domingo, 30 de enero de 2011

Le capitalisme n'est pas encore arrivé

Selon l’IDH (Indice de développement humain de l’ONU) il existe 43 pays avec un «Développement humain très élevé» parmi lesquels on retrouve la totalité des pays d’Europe occidentale, au contraire la totalité des pays d’Amérique Latine se trouvent dans les niveaux « élevé » et « moyen » .Pourquoi certains pays sont développés pendant qu’autres ne le sont pas est une question aussi vaste qu’intéressante, pour cette raison on ne va donner que l’allure de la réponse dans ce texte.
On dit que l’humanité a connu le progrès économique à l’arrivé du capitalisme en Europe vers le XVIIème siècle, le passage de mode de production de féodal à capitaliste est très complexe et même aujourd’hui on n’arrive pas à le décrire complètement, malgré ces difficultés on peut l’approximer très grossièrement à une réduction du pouvoir de l’église , la création d’une nouvelle catégorie sociale : la bourgeoisie , le développent des villes et le déplacement de l’imaginaire vers la science.

Comme résultat de ces changements, il est apparu une nouvelle forme de gouvernement qui n’est plus centrée sur le roi mais sur le parlement. Finalement, la nouvelle forme d'enrichissement dépendait plutôt des connaissances et de la technologie que de la terre. Malheureusement, cette transition n’a pas été expérimentée en Amérique Latine où, dans le meilleur des cas, le pouvoir de l'Église a été préservé jusqu’à la moitié du XVIIIème siècle et où l'on n’a pas encore réussi à déplacer l’imaginaire vers la science. Pour illustrer ce dernier point, il suffit de regarder la dernière enquête sur la perception des sciences au Mexique où l’on s’aperçoit que 57,5% de la population croit que les chercheurs peuvent être dangereux à cause de leurs connaissances, 50% assure que le développement technologique amène à une société «artificielle et déshumanisée» et 83,6% affirment que les mexicains font plus confiance à la religion qu’à la science.

La combinaison du déclin de l’église et du développement de la pensée scientifique a provoqué la substitution des élites en Europe. Ainsi, les nouveaux producteurs sont devenus les propriétaires de la terre et une nouvelle forme de production basée sur la valeur ajoutée des produits, et donc sur la science et la technologie, est née. Ce processus n’a pas été uniforme.

En Europe, les Pays-Bas ainsi que la France ont pris l’avantage. En revanche, certains pays se sont transformés très lentement. En Espagne, bien que les reformes borboniques aient eu comme vocation d'accélérer cette transformation, elles n’ont pas été suffisantes. Le changement ne s’est pas produit dans ses colonies, ce qui freina le développement de l'Amérique Latine. Les élites n’ont pas été remplacées, les propriétaires ont perduré et les activités économiques ont continué d'être centrées sur les ressources naturelles au lieu d’être centrées sur la valeur ajoutée.
Pendant le dernier siècle plusieurs expériences et mouvements (de l’extrême droite au Chili au socialisme à Cuba) ont eu lieu en Amérique Latine. Ils ont eu comme objectif le succès économique, certains ont même donné quelques fruits, notamment au Chili et au Brésil, mais le reste de l’Amérique Latine souffre encore des conséquences de ne pas avoir eu ce changement d’imaginaire et des élites.
En conclusion, l’Amérique Latine ne peut pas accéder au succès économique car pratiquement toutes ses nations n’ont pas encore des sociétés modernes. Les classes moyennes sont le produit des syndicats et d'anciennes structures de pouvoir. Elles ne produisent pas des biens issus de leurs technologies mais se contentent de vendre des matières premières et de revendre des produits finis. Il y a des entrepreneurs sans initiative qui ont construit leur fortune grâce aux influences qu'ils ont sur l’état et non pas pour la valeur ajoutée de leurs produits.
En conséquence, le changement le plus difficile pour que l’Amérique Latine devienne une puissance économique n’est ni économique, ni politique mais social: il faut changer de mentalité en distinguant la vision scientifique de la religieuse, mystique et traditionnelle ainsi que migrer vers une société méritocratique.

No hay comentarios:

Publicar un comentario